Introduction
utent à la gorge des mots, coupent le souffle de l'écriture et me conduisent à assumer, dans un immense sourire clair, le blanc des mots qui ne seraient pas écrits |
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, Je parle seulement pour moi et quelques autres,
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CREDO Je ne suis pas l'être d'alphabet ni cette colonne verbale qui répond aux maux des uns avec les mots des autres, mais simple goutte d'ivresse tombée sur une nappe de musique, vieille colère qui s'étire dans un coeur juvénile et j'habite le ventre d'un manuscrit que traque l'intolérance... |
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Je donne aux mots |
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LES POETES Artisans-poètes au verbe indésirable Amants que la folie guette Nous jouons gravement à saisir au vol Chaque idée jeune qui traverse le siècle. La chair lacérée par la laideur contemporaine Nos poings meurtris contre les murailles de la nuit Nous persévérons, nous persévérons Nous nous occupons à répandre de l'huile Sous la trajectoire imbécile du présent Pour le faire déraper... Pour lui faire rejoindre Le rendez-vous de la bourrasque ! |
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USURE Au détour de chaque hésitation Je rencontre la parole désarticulée Dans laquelle s'installent tous les possibles. Dans l'extinction du feu commun Je me traîne comme un rire forcé, Ciselant des mots Au rythme de ma fragilité Et de ma pâleur soudaines. |
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Chant |
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J'entame mon voyage au gouvernail d'un rêve aérolithique Et dans l'impatience je demeure inaccessible ! |
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NOS FEMMES A la fenêtre du huit mars je distingue derrière les rideaux des rides labourant ce front qu'elle voulut orner d'une superbe rangée de non |
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Triste est l'heure Mais la mélancolie Est autre Dans ma poitrine le bruit D'un wagon qui se détache. Ailleurs un autre temps Entouré d'autres paysages... Ici l'errance... La souffrance Est d'une étrange banalité. |
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MORT NE Il était une fois Un regard mouillé Sur des paysages frissonnants Il était une fois Des fruits mûrs Et des lèvres gercées d'attente Il était une fois L'espace d'un sourire Entre deux bouches Il était une fois Une idée franche Qui ne pouvait attendre ( Il était une fois La détermination, l'espoir ...Et puis plus rien.) |
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VI Ils vont et viennent Toujours à deux... Deux à deux Additionnés à d'autres paires Font la pieuvre immense et bleue Tentacules d'intolérance A l'encontre de nos pas. 19 Voici revenue l'ère de la ciguë des autodafés, du criquet bleu et la eiwada à tout bout de champ Nous contenterons-nous d'avoir été le prototype de leurs cauchemars ? La cantatrice triche et refuse vos fleurs Hommes, êtes-vous des Hommes ou bien des porte-sexes ? |
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Ici on ne meurt pas. On rampe. La visière des casquettes projette de l'ombre sur nous et ennuage nos rêves. Impatients de vivre l'incendie des étreintes futures, nous rassemblons les étoiles perdues sur le seuil de nos demeures pour les restituer au ciel, loin des convoitises... O camarades ! Si votre absence se prolonge, l'écharpe risque de se ternir et de ressembler à une nuit sans femme...Et nous n'hériterons d'aucun baiser que nous aurons donné. |
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VIII Gémissement locataire D'un couloir de tristesse Le vent murmure chaque folie Que nous raviront les ombres A l'orée de chaque doute. |
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PERDITION Une terre dure Mais heureuse Nous pleure... La place est occupée Où sur l'heure Se dilue le sens de nos attentes La place est occupée Où sur l'heure S'édifie la mort Dans le silence de nos femmes Couve désormais l'inégale aventure Où les uns suivant d'autres Toutes les audaces Tous les égarements Sont devenus possibles. |
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Les murs d'insistance ont brisé nos phalanges ! Déchirement et peur Peur et désir de la rupture depuis nos villages émasculés, depuis la tempête excisée par d'imbéciles prétendants, depuis l'obscurité rampante... L'espoir étant comme la porte qu'on retient du pied (« ils » sont si nombreux à pousser !) je m'approche un peu je m'approche un peu plus du vide qui s'installe au bord de vos lèvres et au creux du discours je discerne l'image : Il nous faudra tout recommencer. |
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COLERE J'abrite dans ma douleur La rupture d'un rêve Mais je refuse de m'inscrire Dans la foulée du désastre. J'ordonne au présent d'être L'affirmation bruyante L'affirmation brutale D'une colère ancienne. L'espoir hier entrevu Impose d'aller jusqu'au bout. |
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Dresser au coeur de la cité (Il faut rêver, disait-il.) -Lénine, dans Que faire ? |
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Chaque fin de combat Annonce un combat nouveau Mais ... Où sont les rebelles La poudre, les barricades ? Moi l'impie, moi l’ami Des libraires et des barmen Moi le tatoué qui vibre D'aimer à bout portant Moi qui prenais la parole Sans prétendre la donner, En vérité je vous le dis : Je pars... Parjure et par vaux Dans le sillage d'un vers Qui rime au vin Et d'une idée hospitalière. |
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En ces heures impatientes Montées en forme de barricades Tel dieu s'éteint Tel autre se prostitue Car la ville s'avère enceinte D'un refus qui naîtra sanglant Car en son poing l'interrogation Menace et hurle : Il nous faut A pleines mains reconquérir Repeupler nos friches ! |
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DESINVOLTURE Regarde tel rêve monter Fier et insolent L'escalier des tribunaux O mon amie ! Mon amour Et mon âme hurlent La fin d'un monde Où chaque brèche Devient impasse. |
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EL HADJAR |
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Ouvrir la porte Celle d'après... Et fracturer toutes les autres Pour l'amie lointaine et la caresse Dont le secret comme un éclat (de rire dans une salle d'audience) Nous libère des noeuds factices. |
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Verbe à gestes Je couds la vie Un peu à la manière Du corps des jeunes filles Gagnant angle après angle Le droit de dire non (...Et je murmure à tes oreilles la rêverie fantastique rescapée d'en-dessous les bottes d'une procession enturbannée.) |
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Voici l'heure de vivre L'agonie des vautours... Longtemps nos gestes furent Leur raison d'être Et de trahir ; Longtemps nos gestes Ont parcouru le silence D'un passé composé Au présent compromis... Voici l'heure de vivre L'harmonie du soleil Qui peu à peu reprend Sa place sur les montagnes Et les plaines reconquises. |
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FRATERNEL *-Extrait d’un poème de Bertold Brecht |
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Vers pleins
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J'héberge une brûlure permanente |
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La garde nationale ouvre le feu Manuela rit La liberté avance, tachée de cambouis. La garde nationale rectifie le tir Manuela tombe La liberté avance, tachée de sang. Lorsque la liberté prit le pouvoir Elle décrèta Le rire de Manuela hymne national. |
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En cet été quatre vingt deux Le cèdre au coeur nous voulions Nous battre au coeur des cèdres. Les Brigades se sont éteintes Presqu'un demi-siècle nous sépare Des gloires madrilènes. En cet hiver quatre vingt deux Voici le cèdre en sang, le cèdre En cendre réduit par les Traîtro-Dollars. |
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Mon coeur accueille Chaque avion détourné Par un ventre affamé. Mon coeur annexe Chaque pays qui se révolte. Mon coeur réchauffe Chaque main qui répond D'un bâton de dynamite A l'hystérie des gouvernants. |
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GHAZA Olivier millénaire Subissant mille orages Et autant de trahisons Les mauvaises herbes qui t'entourent Sont arrosées de pétrole... Pour en dire plus Il faut des mots aussi utiles Aussi dociles que les tenailles Dans les mains d'un fidaï |
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Je me redresse sur la plate-forme d'un rêve *- Dernière phrase dans la lettre de suicide de Maïakovski
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Maintenant que le rêve qui a duré depuis que tu m'as inventé s'est dissipé Avec quelle offrande venir à ta rencontre ? |
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j'ai haï ce beau temps Qui incite aux rêveries. j'ai ignoré le rire L'art et l'amitié. J'ai cotoyé les loups Et supporté leurs hurlements. j'ai même failli Me rendre à l'ennemi. C'est notre dernière nuit Je le sais : tu vas t'en aller Et m'abandonner A la quête angoissante Pour saisir dans la craquelure le sens C'était un jour sans toi. |
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Le temps fut long Et douloureux Depuis que ton corps Echappa Sans mot dire A ma reconnaissance |
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Dans ma course folle et généreuse Dans ma course folle vers l'immersion Une couronne mortuaire surgit à ma rencontre. Je reprends mon poème, mes bouteilles vides Et mon blouson... Tous les errements sont désormais permis. Au fait quel joyau ici Etais-je venu conquérir Moi qui ai connu l'exil, le délire Et la folie des grands navires ? |
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Il faut écrire me dis-tu -tourbillon d'horribles peurs – et d'ardentes certitudes |
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Mes mots ressemblent à une famille La parole donnée De goélands pris dans la tempête. Le toit à finir L'arbre à planter L'hiver à contenir Et la rose promise. J'ai peur aujourd'hui de croire A la vanité de mon poème. |
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Le rêve, dans un temps premier, ne s'accomplira que dans les yeux et dans les gestes Nos regards sont là Et notre corps si jeune ! |
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Pour te faire venir J'ai déchiré du ciel Le clavier des jours... Dans la déchirure J'ai introduit l'éclat d'abord Puis le rire tout entier. |
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Le geste clair et ta bouche Ton corps se penche... Tu es de retour et mes bras le sentent qui te parlent : où étais-tu..? Où était-tu à l'heure des craintes et du reflux ? Tu es de retour, debout de tes gestes magiques tu rajeunis les vagues... Je n'ai plus peur. L'astre émerge de tes mers en après-midi de tendresse donnant naissance à mon corps. Nous allons vivre ici, dans ce coin de la terre, dans ce rivage qui est le nôtre et réintégrer l'harmonie de l'aventure. (On frappe...N'ouvre pas ! Nous ne sommes pas là, bien que présents au pays qui nous rassemble, au pays qui nous habite...) Nous allons...Oh ! Nous allons vivre la simplicité des rêves désencagés Redis-le moi pendant que nos corps se nattent en sanctuaire d'une frénésie.. L'univers se pose dans la pénombre avec le bruit de la caresse qui précède l'éclatement Je tangue et je chavire parmi les certitudes parmi les mille envies que ta présence libère. |
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Délicates et roses bordures Harmonieuse plaie entr'ouverte Ma fièvre d'abord, pour l'élargir Superbement j'ai introduit Mon envie, mon impatience Et notre chute enfin qui fut faite Du fond brûlant de mes paumes Aux bouts durs de ta poitrine. |
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Jeune femme aux seins qui sentent la girofle Tu es la rivière authentifiant Devant sa propre infinitude... la grandeur de mes paysages Tu es la plume, l'indicible plume qui porte à bout d'essor les mots nés de ta présence et jaillissant de mes envies. En toi je nais d'immensité En toi je demeure infini de tendresse. Nous nous reconnaissons. Tout l'avenir prend alors la forme des mots d'amour la forme des mots définitifs. |
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S’étale La rose, S'apaisent Les reins, S'exhalent Cent soupirs. Sans bruit Dans la pénombre Sur le drap Peindre un poème Avec ton regard perdu dedans. |
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Eclair de lune Diadème surgi Serti de feu |
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Tes mains de céramiste Tes mains de céramiste Tes mains de céramiste Tes mains de céramiste |
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Hardi saisonnier, le désir à fleur de geste Je moissonne les frissons à la lisière de ton corps Pour chaque matin m'éveiller fou Du bonheur d'avoir cerné tes yeux (Dans l'intervalle de tes gestes je tends les lèvres comme s'il s'agissait encore de boire ton rire.) |
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Pour ton anniverssaire Mesk elleil Nuit ankaouie Un verre de vin Un vers de Mahieddine Un rire franc Ma main furieuse Sur ton ventre frémissant. |
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Tendre amie, lieu ceint d'amour Pour qui a des yeux Ce n'est pas le calendrier Mais Les fleurs Qui annoncent Le printemps. |
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